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Orchestrer La Rumeur

Rival, Concurrent, Ennemi... Comment s'en Débarrasser

Note de lecture

July 17, 2021

Orchestrer La Rumeur

Rival, concurrent, ennemi... comment s'en débarrasser

Laurent Gaildraud est consultant en entreprise. Expert en intelligence économique, il enseigne également les techniques d'orchestration de rumeurs dans de nombreux établissements supérieurs. Il est fondateur du trophée Sun-Tzu qui récompense chaque année la meilleure rumeur orchestrée dans le contexte d'une OPA hostile. 

Quatrième de couverture

Devenez un maître de la rumeur

Que vous souhaitiez vous débarrasser d'un rival, déstabiliser un concurrent ou tout simplement mettre des bâtons dans les roues de votre voisin, cet ouvrage vous permettra d'arriver à vos fins en orchestrant une rumeur adaptée à votre dessein.

Partez à la rencontre de ce phénomène captivant : découvrez les mécanismes de la rumeur, apprenez à la créer, à la propager, mais aussi à mesurer son impact, à vérifier qu'elle fonctionne et que votre objectif est atteint. Car si la rumeur est un défi à la logique et qu'elle se moque de la vérité, elle répond néanmoins à des règles précises et sa maîtrise relève d'un art d'une grande finesse.

En lisant cet ouvrage truffé d'exemples de rumeurs folles et aberrantes mais qui ont pourtant marqué les esprits, devenez vous aussi un maître de la rumeur et faites-en un outil stratégique infaillible.

Note de lecture

Rumeur = néo-Mythe 

Rumeurs et Mythes peuvent être 100% vrais, partiellement vrais ou 100% fausses

⅓ des rumeurs sont vraies !

Les rumeurs fonctionnent de la même façon que les idées reçues, les aprioris, les préjugés et stéréotypes, on est dans le domaine de la croyance (irrationnelle) !

Une rumeur est à l’image du groupe social qui la propage (elle préexiste dans l’inconscient collectif d’un groupe social). La rumeur incarne tous les doutes, interrogations, attentes, désirs, craintes, envies, rejets, peurs et haines du groupe qui la propage. Étudier, analyser et comprendre une rumeur, c’est comprendre les individus (d’un groupe) qui la propagent. Comprendre la rumeur c’est obtenir le pouvoir de manipuler ceux qui la propage, car on sait ce qu’ils veulent entendre, ce qu’ils attendent, ce qu’ils espèrent.

Une rumeur ne sort et ne se propage que si le contexte est favorable. Sinon, ça fait un flop.

L’Homme est un animal social et dans ces besoins fondamentaux, il y a le besoin d’appartenance/d’affiliation à un ou des groupes sociaux. Ce besoin est stressé par deux forces opposées :

  • le besoin de reconnaissance, de consolider/valider son identité (narcissisme) par les membres du groupe qui le pousse à l’individualisme.
  • le besoin d’être/de faire comme tout le monde, d’avoir une identité commune à tous les membres du groupe (conformisme) qui le pousse au moutonisme.

Pour des raisons neurobiologiques structurelles, renoncer à ses croyances même devant leurs échecs dans le réel est quasi-impossible. 

Ce qui explique le dogmatisme des croyants, des adeptes de sectes et d’idéologies, les uns comme les autres ne peuvent être sauvés ... et ils représentent 99% de l'Humanité !

Pour ne pas remettre en question leur idéal (désavoué) et pour arriver à leur utopie (qui ne sera qu'une dystopie dans la réalité), les uns comme les autres préfèrent changer le réel !

Une rumeur doit avoir les attributs STEPPS et SUCCES

9 rumeurs sur 10 revèlent de la peur ou de la haine des propagateurs contre la cible.

Les rumeurs contre ci ou anti ça sont les plus propagées.

Propagation d’une rumeur R depuis un group social G

Si R(nuisible) cible un individu d’un groupe social de niveau supérieur à G => Propagation

Si R(positive) cible un individu d’un groupe social de niveau supérieur à G => Non-Propagation

Si R(nuisible) cible un individu du groupe G => Non-Propagation (étouffement car R(nuisible) nuirait à tout le groupe G)

Si R(positive) cible un individu du groupe G => Propagation (car R+ bénéficierait à tout le groupe G) 

Si R(nuisible) cible un individu d’un groupe social inférieur à G => Non-Propagation 

Si R(positive) cible un individu d’un groupe social inférieur à G => Non-Propagation  

Une rumeur visant les intérêts d’un groupe social cohérent et homogène avec une large partage de valeurs et d’intérêts communs (politiques, économiques, religieux, sportifs, sexuels …) se propagera mieux.

Une rumeur visant à la haine ou à la peur de l’autre dans un groupe plus disparate et hétérogène se propagera mieux.  

Les types de Rumeurs :

  • Politique
  • Financière (rumeurs sur les OPA, santé d’une entreprise …) / repose sur la cupidité des investisseurs et leur peur de perdre de l’argent
  • Sanitaire (rumeurs sur la contamination, toxicité de ci de ça …) / repose sur la Peur
  • People / repose sur la frustration due au non respect du contact tacite entre la célébrité et ses fans
  • La légende urbaine / repose la peur
  • Juridique / repose sur le manque d’information et l’imaginaire du public
  • de Guerre / repose sur le sentiment d’appartenance raciale-tribale-patriotique

Rumeur Politique

La rumeur politique Top-Down consiste à diffuser une info sur un projet de loi (délibérément caricatural) pour tester l’opinion et voir son acceptation ou son rejet. 

Note: d’un point de vue tactique, la rumeur top-down entraine en général une vive réaction car elle est quasi systématiquement rejetée par l’opinion (les êtres humains sont par nature contre le changement) et entraîne :

- soit l'abandon du projet (donc si l’info fuitée avait pour but de saboter le projet, là c’est intelligent) 

- soit son aménagement (en général, le Président de la République sort de ses gongs, recadre le Gouvernement, et espère gagner ainsi des points de popularité en tant que Suprême Sauveur de la Nation).  

La rumeur politique Top-Down pour le contrôle social, économique et territorial. En gros, l’Etat diffuse une rumeur pour légitimer ensuite son intervention. 

Ex. L'État propageait des rumeurs de sorcellerie dans les territoires dont il voulait renforcer son pouvoir et contrôle, rendant l’inquisition dans ces territoires légitime, et l’Etat passait même pour le sauveur auprès de la population (débarrassant la région des démons en tuant une ou deux marginales accusées de sorcellerie). 

Ex. Les rumeurs/mensonges pour légitimer des guerres (armes de destruction massive en Irak, la menace d’extermination des opposants par Kadhafi en Libye …). 

La rumeur politique Bottom-Up existe aussi. Mais ces rumeurs ont plus de mal à se propager.

Rumeur People

La Star incarne aux yeux de ses fans un mythe vivant, mythe que la star a conçu et offert aux fans, mythe que les fans ont choisi d'adorer et qui en échange la rémunèrent. Il y a un contrat tacite (inconscient des deux parties).

Si la Star pour x raisons décidait de s’éloigner du mythe, de son personnage, de son rôle, il trahirait le contrat avec ses fans, donc leur confiance … qui frustrés se mettraient à comploter contre elle, et c’est là, que les rumeurs apparaissent.

Ex. Shela avait l’image “d’une ado de bonne famille un peu espiègle” auprès de ses fans, et un jour (suite à un mariage raté), elle décide de changer de vie et son image publique (en montrant sa vie de femme célibataire papillonnant, égérie des gays) => ses fans frustrés de ne pas retrouver LEUR Sheila, la rumeur “Sheila est un Homme” apparaît et se propage => Arrêt net de sa carrière !

Donc à chaque fois qu’une rumeur éclabousse une vedette, il faut chercher dans le comportement de la star ce qui a changé et qui a déçu, frustré, énervé ses fans.

Rumeur de Guerre

Rumeurs d’atrocité commises par le camp adverse, elles sont propagées par l’Etat ou les Etats Majors, et elles permettent d’exacerber la haine des soldats envers le camp adverse, mais aussi de légitimer les atrocités que l’on commettra (vengeance). 

Les prophéties (rumeurs) autoréalisatrices (Méthode Coué)

Toute idée, imagination-imaginaire, dans l’esprit peut devenir réalité. Quand on pense au sommeil, quand on imagine dormir, le sommeil vient. Quand on pense/imagine un steak avec une assiette de frites, on salive et la faim vient. 

Quand il y a conflit entre notre volonté et notre imagination-imaginaire, la volonté est systématiquement vaincue. Le plus grand ennemi, adversaire de l’Homme est celui qui est dans sa tête, son imagination (l’idée - distorsion de la réalité - que l’on se fait de l’ennemi, l’adversaire, l’obstacle, le problème). 

Ex. N’importe qui peut marcher (action volontaire) d’un bout à l’autre d’une poutre de 30m de long posée au sol, mais on en est incapable si la même poutre est posée entre deux immeubles de 50m de haut. Notre volonté est vaincue par notre imaginaire (conséquence de la chute). 

C’est pareil avec la rumeur qui est un imaginaire collectif (même si elle peut provenir originellement d’un individu) qui en s’extériorisant de la sphère du cerveau peut finir par devenir réalité. 

Formulation de la rumeur : “Il était une fois, une jolie princesse …”

Éluder l’identité de la source tout en la crédibilisant

Après analyse ...

Selon des sources fiables …

Les voisins ont rapporté/témoigné …

Depuis un certain temps …

D’après une étude scientifique* …

Selon une source policière proche du dossier …

*Les sciences pluridisciplinaires ont plus de crédibilité comme par ex. les neurosciences (vs psychologie), la biophysique (vs physique ou biologie) ...

Rendre mystérieux la rumeur - la rendre invérifiable

a) Selon un ami policier proche du dossier, on sait (ou les journalistes savent) que la victime est le vrai coupable // Mauvais car la source est identifiable

vs

b) Selon une source policière proche du dossier, je sais que la victime est le vrai coupable // Mauvais car le JE réduit la rumeur à moi, et on veut donner le sentiment que tout le monde est au courant. 

vs

c) Selon une source policière proche du dossier, on sait (ou des journalistes savent) que la victime est le vrai coupable // C’est bon !

vs

d) Selon une source policière proche du dossier, (des journalistes étaient informés ou savent que) la victime serait le vrai coupable // Excellent, l’emploi du conditionnel instaure une zone grise, renforce l’asymétrie de savoir (cf. Made to Stick), poussant le receveur à s’interroger, à mener son enquête (en fait, il va juste en parler quelqu’un d’autre) pour évacuer le stress que génère la prise de conscience de son ignorance. La rumeur va alors tourner dans sa tête. 

vs

e) Est-ce que selon un source policière proche du dossier, des (certains) journalistes avaient été informés que la victime serait le vrai coupable ? Tant de mystères dans ce dossier ! // Parfait ! Excellent, l’emploi du conditionnel instaure une zone grise, renforce l’asymétrie de savoir (cf. Made to Stick), poussant le receveur à s’interroger, à mener son enquête (en fait, il va juste en parler quelqu’un d’autre) pour évacuer le stress que génère la prise de conscience de son ignorance. La rumeur va alors tourner dans sa tête. Alors que la forme affirmative n’entraîne pas l’interrogation et le mystère, la rumeur sera évacuée de la mémoire.

Une bonne rumeur génère de multiples émotions et touches des personnes différentes à la fois

Ex. Affaire DSK

=> L’amusement, le rire, la réjouissance chez les ennemies / adversaires de la personne ou entité ciblée par la rumeur (chez les gens de droite)

=> La surprise, la tristesse, la peur chez les amis/alliés/partisans de la personne ou entité ciblée (chez les gens de gauche)

=> Le dégoût, la colère, le rejet (chez les féministes)

=> L’hilarité, compassion, fierté (chez les machistes)

Chaque groupe social en fonction de ses croyances ressentira une émotion propre.

Les 3 vagues successives d’une bonne rumeur

  1. La vague explicite : génère une émotion (rire, surprise, dégoût, tristesse, colère …)
  2. La vague implicite : le message sous-entendu, la morale de l’histoire
  3. La vague inconsciente : le message fait écho aux valeurs et croyances les plus profondes de l’Humanité ou du groupe social.

Ex. Affaire DSK

  1. Rire
  2. La débauche, c’est mal
  3. Attente messianique de voir les puissants tomber par une volonté supérieure

La Sur-Spécification pour augmenter la crédibilité d’une rumeur

On peut broder sur le contexte avec des descriptions et détails concrets et imaginables (ce principe ne va pas à l’encontre du principe de Simplicité qui s’oppose à la Complication/Complexification d’une idée). Ce principe s’appelle la “Sur-Spécification”. Le brodage contextuel donne de l’autorité à l’idée, l’info, l’histoire, au message mais aussi à celui qui le raconte ! La sur-spécification participe à rendre invérifiable la rumeur (trop de détails concrets à vérifier).

Ex: A 23h30, dans une ruelle sombre, sans aucune voiture stationnée, tous les volets des maisons fermés, d’après une source policière proche du dossier, c’est là que l’assassin faisait son repérage.

Confection d’une rumeur

Trouver la réponse à au moins une de ces 2 questions :

  • De quoi la personne (physique ou morale cad une entreprise) visée a-t-elle le plus peur ?
  • Que hait le plus la personne (physique ou morale) visée ?

Générer de l’Incertitude Cognitive ou profiter d’une Incertitude Cognitive dans le groupe social visé pour diffuser une rumeur.

Une incertitude Cognitive se produit quand un évènement inattendu se produit et auquel on a aucune explication. Un tel état est très favorable à la génération spontanée de rumeurs (hypothèses et tentatives d’explication) et de sa propagation.

Ex: La directrice entre par surprise dans une salle de classe et ordonne à un élève de ranger ses affaires et de la suivre. Les autres élèves sont en incertitude cognitive et leur imaginaire se met à travailler pour émettre des explications (rumeurs) concernant la raison de cet évènement.

Loin des yeux, loin du coeur !

Une rumeur doit concerner les intérêts personnels ou ceux du groupe social, mais également concerner une cible ou un contexte géographiquement proche des propagateurs. 

Téléphone arabe

Lorsqu’une rumeur se propage, elle subit une réduction, un processus de simplification au fur et mesure qu’elle se transmet

Ex: rumeur initiale 150 détails => perte de 30 détails : 120 détails => perte de 46 détails : 74 => perte de 36 détails : la rumeur ne compte plus que 38 détails arrivées au 4eme individu !

Exagération marseillaise

La réduction s’accompagne aussi d’une exagération de certains détails (quantités, chiffres, vitesses …).

Ex: D’après des baigneurs complètement apeurés, il parait qu’un requin d’1m nageait à 50m de la plage !

Rq: les personnes optimistes auront tendance à se souvenir de l’aspect positif d’une rumeur et à l’exagérer ; à l’inverse, les pessimistes eux se focaliseront sur l’aspect négatif pour l’exagérer.

Assimilation ethnoculturelle

La rumeur s’auto-adapte à son groupe social, mais aussi à l'appartenance ethnoculturelle de la cible. 

Ex. Rumeur qui se propageait aux USA dans les années 60 :  

Chez les blancs, il se disait qu'un jeune garçon blanc parti aux toilettes dans un Centre Commercial avait été retrouvé inanimé et castré => on soupçonne un gang de noirs racistes

Chez les noirs, la rumeur s’était inverser : un jeune garçon noir parti aux toilettes dans un Centre Commercial avait été retrouvé inanimé et castré => on soupçonne un gang de blancs racistes

Timing pour propager une rumeur

Les moments anxiogènes prévisibles

Les meilleurs moments pour lancer une rumeur sont les moments d’anxiété collective.

Différence entre Anxiété et Peur

Peur : émotion forte, normalement de courte durée (une peur prolongée peut entraîner la mort) déclenchée par une cause externe au psyché, connue et définie

Anxiété : humeur diffuse, plus ou moins persistant, dont la cause est interne au psyché due par une incertitude cognitive (= peur de l’inconnue)

Les archétypes de moments d’anxiété collective sont les échéances collectives (ou individuelles) cad les deadline (examens scolaires, élections, anniversaires …). Les échéances sont des évènements certains (donc prévisibles) mais qui entraînent une incertitude cognitive du fait de notre incapacité à imaginer (ou à trop imaginer) ce que notre décision entraînera au lendemain de l’échéance. L’incertitude entraîne la paralysie cognitive (juste avant une élection majeure, le commerce et la micro-économie ralentissent par exemple).

Rq: la rumeur peut ne pas avoir de relation avec le moment anxiogène 

Les moments anxiogènes imprévisibles   

Attentats, accidents d’avion ou de train, tremblement de terre, tsunami, explosion accidentelle ...

Les 1eres cibles de la rumeur

Une personne ayant la sympathie et la confiance du groupe social visé. Si cette personne reçoit et accepte la rumeur, et qu’elle le propage, les membres du groupe accepteront la rumeur avec un niveau de défense rationnelle (scepticisme) plus bas.

On est toujours plus facilement arnaqué/dupé par un proche* que par un inconnu !

*et le plus souvent, le proche est convaincu que son intention est bonne (cad qu'il ne se rend pas compte qu'il propage une rumeur ou une arnaque). 

Les personnes ayant la sympathie et la confiance du groupe sont :

  • les personnes qui nous sont familières (amis, familles, voisins, collègues de travail …)
  • les personnes qui nous sont similaires (même ethnie, même nationalité, même classe sociale, même religion, même sexe, même tranche d’âge, même métier, parents de jeunes enfants ou d’ado …) 

Les personnes émotives (colériques, joyeuses, peureuses, mélancoliques …) sont de bonnes 1eres cibles car peu analytiques par définition (ou peu analytiques pendant leurs phases émotionnelles).

Info brûlante fuitée (Wikileaks) 

La rumeur doit être entendue par la (les) 1ere(s) cible(s) de façon fortuite, comme s’ils avaient découvert une information secrète auquel il ne devait pas avoir accès normalement. 

Une telle information découverte fortuitement est beaucoup plus persuasive car les défenses intellectuelles sont baissées.  

Plus on insiste sur le caractère hautement confidentiel de l’info, plus les 1eres cibles auront tendance à la divulguer (en dehors d’un contrat de type NDA et des sanctions en cas de non-respect).

La mise en scène de la fuite de secret de façon à ce que la 1ere cible l’entende fortuitement présente l’intérêt que la cible ne se rend pas compte que l’on essaie de l’influencer/manipuler. 

Comment mettre en scène : 

- 2 complices discutent dans bureau la porte entrouverte

- 2 complices discutent dans un wagon de métro

- 2 complices discutent dans un restaurant, une cafétéria ou une cantine 

- Un email envoyé par erreur à la mauvaise personne

- Un bout de papier, un porte-document oublié négligemment 

Apple utilise ce genre de stratégie : un prototype perdu par manque de bole par le staff d’ingé et qui par miracle est trouvé par un journaliste-bloggeur tech influent !

Entrée et Dessert !

On se souvient beaucoup plus du début et de la fin d’une phrase lue ou entendue que du milieu. Ceci est vrai pour des images, des sons … pour toute information perçue, pour tout expérience vécu.

Les scénaristes américains le savent, un bon film ou série doit puncher dès le début avec un bon Climax à la fin. Le milieu sert à faire passer le temps.

Conditionner un groupe social pour le rendre permissif à la propagation de la rumeur (du message/info)

La peur, l’anxiété génèrent un besoin de grégarité, un besoin d’affiliation chez les individus sujets à un même stress (ex. incertitude cognitive). Cette affiliation leur permet d’échanger et de partager leurs avis, émotions, craintes, théories …. . 

Ex. on ne voit jamais chez des prisonniers/otages sur le point d’être exécuté, un comportement individuel de type “JE vais mourir quoi qu’il se passe, JE vais tenter quelque chose” … ils sont tous dans le même état commun passif ! 

Donc, faire peur à un groupe social ou le rendre anxieux, permet de favoriser la propagation d’une rumeur. 

Comment faire peur ou rendre anxieux ? 

La meilleure façon est la menace, et on peut menacer tous les besoins de Maslow de l’individu.

Ex. menace de perdre le travail, menace sur la nourriture, menace sur de violence physique ...

Le simple fait de menacer quelqu’un le rend anxieux. Mais on peut bien sûr agir sur les besoins de Maslow pour générer une anxiété voire peur plus grande (ex. retarder la terminaison d'une réunion ayant lieu en fin de matinée pour augmenter la faim donc l’anxiété des individus).

Ce qui est beau est bien, mais ce qui est beau et gentil est encore mieux !

Le propagateur initiale d’une rumeur ou la 1ere cible doit paraître beau (homme ou femme) ET gentil, et pas seulement beau (ou belle ou seulement gentil (ou gentille).

Lorsque les individus d’un groupe sont soumis à un stress anxiogène, ils expriment un besoin de grégarité/d’affiliation particulièrement prononcé pour les personnes physiquement belles ET à l’aura gentille.

Le besoin de grégarité/d’affiliation est fonction de l’estime de soi / classe sociale !

Un individu ayant une faible estime de soi (en cas de stress) aura tendance à s’affilier à des personnes d’estime de soi identique ou plus basse.   

Un individu ayant une estime de soi normale aura tendance à s’affilier à des personnes d’estime de soi normale, identique.

Un individu ayant une estime de soi haute aura tendance à s’affilier à des personnes d’estime de soi identique ou plus haute ! 

L’estime de soi est la somme de la perception que l’individu a de :

  • son physique (beau, normal, moche)
  • sa moralité/éthique (bonne, normale ou mauvaise personne)
  • sa famille (bonne/heureuse, normale ou mauvaise/toxique/malheureuse)
  • son insertion sociale (amis, travail et collègues, rôle dans la société …)

Une bonne rumeur devra conforter les choix passés ou croyances du groupe social que l’on vise. 

Exemple à destination des fumeurs : La consommation d’une gousse d’ail par jour permet de supprimer tous les effets néfastes du tabac et même des drogues dures illégales … c’est un fruit exceptionnel, c’est d’ailleurs pour ça que nos anciens l’utilisaient pour chasser les vampires et les démons (la maladie). 

Libérer, Accuser ! 

A destination des marchés financiers (et du grand public)

Ex. Nokia a trafiqué ses mobiles pour faire truquer les factures avec la complicité des fournisseurs de téléphonie. Cette rumeur prend car elle soulage le grand public qui peut accuser Nokia (accusation d’un bouc-émissaire puissant sur lequel on a pas d’emprise) pour ses dépassements de forfaits tout en excusant sa propre négligence (libération de la tension causée par la dissonance cognitive).

La cohérence du propagateur avec la classe sociale ou l’appartenance au groupe social visé

Un ouvrier d’usine ne peut pas lancer une rumeur vers les cadres et vice versa. Un ouvrier peut lancer une rumeur vers son groupe d’ouvrier, et un cadre vers son groupe de cadres.

Le Myth de la Concierge (commérage)

Plus les gens sont éduqués, plus ils propagent de rumeurs. 

Croyances Prouvables par l’Expérience CPE vs Croyances Irrationnelles CI

Ex de CPE : Je crois que cette armoire est solide et durable car elle est faite en bois massif, et le bois est connu (par l’expérience) pour être un matériau solide et durable. / On peut valider cette croyance en soumettant l’armoire à des chocs pour vérifier sa solidité et sa qualité de fabrication (=> durabilité) 

Ex de CI : Je crois que si Sarkozy avait été réélu à la place de Hollande, la France aurait été dans une meilleure santé économique et sociale. / On n’a absolument aucun moyen rationnel de valider cette croyance.

Attention, une CPE peut être invalidée (les tests sur l’armoire en bois pourraient montrer une malfaçon ou un bois de mauvaise qualité), de même une CI peut se faire valider par le réel, et vice versa pour les deux.

Une CI partagée par de nombreux individus ou par l’ensemble des individus d’un groupe est u ciment immatériel de grégarité/d’affiliation (ex. Adeptes de religions et de sectes).

Une rumeur qui peut être mise à mal par une expérience empirique (ou scientifique) est une mauvaise rumeur. 

Un bon groupe propagateur est un group cohésif 

Dans les groupes cohésifs, il y a plus de conformisme, donc le principe de mimétisme moutonnier y est plus efficace (surtout si c’est le leader* qui propage).

Ex. bataillon d’armée, équipe de sport, étudiants d’une école de commerce x ….

* Le Leader d’un groupe est le Conformiste par excellence du groupe, celui que tous les membres veulent ressembler. Les déviants d’un groupe sont à proscrire comme cible 1er pour la rumeur (un déviant est un individu du groupe qui n’a pas la même opinion sur un sujet que la majorité, et qui ne change pas d’avis).

Rq: les enfants et les adultes crédules sont les meilleurs propagateurs de rumeur, les Leaders du groupe ont le désavantage qu’ils sont parfois difficilement identifiables, et quand ils le sont, il y a un risque de démasquage par le groupe (le Leader perdra de sa crédibilité s'il est démasqué comme étant un agent au service de la propagande d’intérêt Z ou tout simplement qu’il ne mérite pas d’être le Leader à cause de sa naïveté).   

Un groupe cohésif se caractérise par :

  • la similarité des membres et un nombre élevé de points communs entre les membres (age, métier, race, religion, look vestimentaire, opinion sur un sujet, façon de parler, de penser et de se comporter façe aux mêmes situations …)
  • difficulté à y entrer
  • petit groupe
  • prestige du groupe
  • groupe soumis à une menace ou compétition externe  

Théorie des réseaux

Chaque personne a en moyenne dans son carnet d’adresse :

  • 10 personnes intimes (famille proche et amis) = liens forts avec qui elle partage ses émotions (joie, tristesse, colère …)
  • 150 personnes sociales (famille éloignée, collègues de travail, amis d’amis)
  • 500 à 1000 (voir +) personnes avec qui elle a des points communs (religion, idéologie, fan, goût, hobby …) = 

liens faibles avec qui elle partage essentiellement de l’information 

Les liens faibles sont les propagateurs de rumeurs.

L’Habit FAIT le Moine 

Le propagateur de rumeur doit ressembler, être similaire, conforme aux normes du groupe qu’il cible. Une information venant d’un individu dissemblant aura plus de chance d’être rejetée.

Le propagateur devra afficher de la similarité :

  • externe (ce qui se voit et s’entend) : même physique, même sexe éventuellement, même façon de s’habiller, même façon de s’exprimer, même centres d’intérêts …
  • interne : même origine ethnique, sociale, même religion, même éducation, même origine géographique

BONUS